Le cygne en terre
Je me souviens en terre
De ce cygne au col serré
Me toisant du temps passé
Par sa mélancolie solitaire
Je me souviens en cette eau
De ce cygne né d’autres âges
Lui, glissant en lent échouage
Comme laine filant en fuseau
Je me souviens bien sur encore
De ce cygne filant en petit vent
Qui d’indolence en trébuchant
Murmurait ainsi son réconfort
Je me souviens comme de feu
De ses élytres en écume de mer
De cette attente en creux d’hiver
Au ciel noirci d’un temps orageux
Et mes yeux de mémoire disent
Encore du cygne ses paroles
Tous ces esprits bien un peu fols
Volant en infimes vagues de brise
C’est le soir à l’heure du loup
Quand le cygne se perd en terre
Quand alors mon âme mortifère
En ennuis encore se dénoue
C’est vil en ces réminiscences
Que si lent le cygne s’évapore
Et je me sais une fois encore
M’envoler pour d’autres silences
Et de calme par ces nuits étoilées
Je reviens en sommeil avidement
Pour d’autres rencontres au vent
Loin du cygne qui m’a tant troublé
08/06/13Texte déposé Tous droits réservés