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Trajectoires en Poésie
26 novembre 2014

Suite et autres lignes d’un conte de Noêl que je

Suite et autres lignes d’un conte de Noêl que je vous invite à toujours découvrir progressivement en attendant l‘hiver!!

 

vitrine_Noel_Printemps_paris9

 

RAPPEL:

Le soir se tombe, sommeil, abri des rancoeurs, abri des rumeurs; dans cette ville, un pavé roule encore, et scintillant du néon un visage se découvre.

 

Elle est si jeune, encore de la tendresse innocente, elle est blanche et livide aussi dans le froid gerçant la nuit.

Marie, son nom ne me dit plus rien maintenant, Marie tremble devant la vitrine ensoleillée, peluches et jeux d’enfants, maisonnette et serpentins de tulle, Marie se tait dans son sourire ému, juste une petite main qui pépie d’espoir et ses doigts si fins qui s’énervent avides devant ces poupées de soie.

Elle se sent si seule, timidement rieuse, effrontée des boulevards au soir d’un Noël qui ne lui est pas servi, pas offert, pas encore la nuit, mais en décembre le sombre glisse dans les pas comme les chausses tombent dans l’oubli.

 

Un clignement dans le verre et Marcel se lève, affronter le froid, l’indélicatesse du givre et la brise embrumant ses pensées.

Il quitte bougon le bar, il quitte hardi le quai de zinc; comme étourdi il s’est levé de ses quatre pieds, les mains ballottantes et les jambes flageolantes…

Car ce soir le rideau se ferme tôt, car c’est soir de fête et de joie, c’est aussi soir en sourire de solitude… Et dit-on que le père des sages s’en ira dans chaque foyer récompenser les rires d’enfants, et dit-on cela à ce Marcel si fou? mais lui qui pense encore aux glaces de vanille qui fondent dans son désir de vieillard, lui qui rêve toujours à ces rubans rougis de désirs qu’il ne peut plus désormais défaire…

 

Un claquement de pluie et la porte s’ouvre, un crissement d’ennui et la roue qui glisse sur le pavé.

Lui est dans la rue, le tintement épars des pieds appelant à la prudence, Elle est dans la ville, étincelle, pareillement ivre, mais de sourires et de désirs, mais de ces jouets qui la guettent encore dans les vitrines.

 

Le soir est léger de noir et nacré de toutes ces guirlandes, mais voilà, Marie et Marcel ne savent pas à cet instant que le feu de la Vie va les rassembler aux détours d’un jour pas tout à fait pareil aux autres.

 

 

SUITE:

 

2

 

La nuit tombe plus bas encore, lointaine et profonde. Les yeux pétillants, et ses mains qui frétillent et dansent  sous le gui d’argent, Marie pourtant n’a pas bougé depuis plus d’un tour d’horloge. 

 

Le verre de la vitrine est si fragile, comme les limbes de la conscience prêts à voler en éclats. Marie s’accroche aux cages dorées, peut-être aussi que des yeux aimantés la guident dans un voyage infini.

Un éclair dans le soir, un vent soudain et la tempête qui rit dans le noir étincelant…. dans un vacarme de feu, dans un tourbillon d’intempérance, le sol s’ouvre, les murs s’effritent et le verre n’est plus que glu argentée….

La fillette malgré elle vole dans ce vide infini, elle s’engouffre aspirée les bras projetés, les jambes désarticulées presque mais enfin… que se passe -t il?

Une main l’agrippe, une main de fer et de bois, une main qui parait si froide à Marie… UNE MAIN AUTOMATIQUE !!!!

Par cette vitrine où se mêlaient robots ménagers, cuisinière et table, vestons et toques, de ces casseroles et ces assiettes de porcelaine, de tout cet univers si bien rangé et aux ordres du chef marmiton… de ceci et cela, de l’éternelle cuisine de grand maman, et des éponges humides mêlées aux torchons, serviettes et autres ustensiles chamarrés , par ces breloques et ces couverts d’argent, de ces louches et autres écumoires… voilà que tout ceci s’est mit à sourire et danser autour de la fillette!!!

 

Marie s’émerveille d’un monde étonnant, que dire même surprenant au point que la tentation est déjà de tremper le doigt dans le plat, de lécher la cuillère et gouter à ce si beau breuvage…

 

Un soir de Noël, si simple et délicieux, ce soir là Marie s’est vue propulsée au milieu de la cuisine de la magie, celle des amoureux de l’imaginaire, des amants des rêves qui savent abandonner leur coeur aux délices des limbes de l’esprit….

 

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