Le vieil homme dans la nuit
Le vieil homme dans la nuit
Lentement dans la nuit
L’homme pose sa main
Rude de tant de rides
Et fragile de tant d’attente
Sur l’étendoir de ses songes
L’insomnie se rebelle
Un clair de lèvres qui baillent
La soif est trop sévère
Et l’homme dans le noir
Se lève de son lit si chaud
Des pas qui tremblent
L’incertitude de la route
Si l’habitude est constance
La nuit le geste s’imprécise
Sur ce tapis de laine persique
L’homme marche lent aussi
Une lueur timorée le guide
C’est la torche qui vacille
C’est la nuit qui transpire
Jusqu’à cette cuisine endormie
La gorge s’assoupit enfin
Il retrouve la route et s’allonge
Oui ces draps de lin bien chauds
Le serrent dans la nuit si longue
Dans l’attente d’un autre matin
Car il est de ces heures que la main
Sait compter d’un bout de doigts
Celles là engouffrées dans la nuit
Qui longues ne parlent de rien
Et content pourtant la mer des ombres
Lentement dans la nuit
L’homme repose son coeur
Sur le souffle du temps
Et délivré de tant d’attente
Il se confie serein au sommeil