Désir nocturne
La chambre est noire de fumée
L’ombre de la nuit file en suie
Puis comme faux fil entre toi
Me voilà glissant en ton chevet
De ton sous de rien du tout
Des dessous du tout en rien
Et d’entre la vie de desseins
Tes mains me disent l’envie
Et de tes doigts encore agiles
Ta caresse se devient étreinte
Et comme empreinte éphémère
La nuit se consume en nous
Alors les flammes en nos corps
Se livrent diserts en ton hamac
Et le roulis des vies se tait
Quand ici les vagues se brisent
Ensuite si le regard s’envole
Tu guettes en marin chaque port
Ancre des reins posée si nue
De sous des souleries de nuit
Alors car c’est de suite aussi
Que toutes lèvres s’emmêlent
En ornières de ton cou tendu
Comme en fil d’un temps résolu
Et si les cris s’enivrent de gémir
C’est de fissures de vie aussi
Que crissent les planches du lit
En nos corps étendus en nuit
La chambre se fait marée si haute
Que nos peaux se disent tempête
Et le flot des mers tant inondées
S’émeut jusqu’en dessous de toi
Plus rien ne fait que la nuit ne défait
Plus rien ne vibre que l’aimant aussi
Des corps jouissant du fil du soir
N’attire encore plus fort nos mains
Et soupirs s’empirent d’indolence
Puis déjà la nuit s’en fait si belle
Que le sombre s’enrayonne en toi
D’un chant de sirènes endormies
J’ai vu de cette chambre l’indicible
Je tais alors le sans issue des mots
Et fou bien encore d’autres envies
Me voilà reposé de tant de nuits
Belle en corps dessous encore
Belle en toi que j’aime en corps
Et d’entre la vie d’autres desseins
Te voilà, toi, ce fol essaim de ma nuit.
29/10/13Texte déposé "Détours de jours" sous le numéro CopyrightFrance ©ND7K1DATous droits réservés