Le matin de ton absence
Ephémère, te voilà soudain
Telle l’ombre d’un matin d’été,
Et le givre des mots me brise,
Et la rive de l’aube grimace,
Vois-tu ce vent flottant en mer,
Vois-tu ce roc broyé de cœur?
Mais n’ignores-tu la colombe
Étrangement blanche encore?
Puis si rare me vient cet instant,
Celui qui n’endure que les pleurs
Et ne crie que le temps d’un soupir,
Car déjà mes rêves glissent à terre,
Au loin un piano s’ensilence,
De ceci je dirais tout de coeur,
Volant tes arpèges ardents
En ma chambre vide de nous,
La lumière est encore en fuite
Au pays des elfes de la nuit,
Mes pas me guident incertain
Dans l’escalier d’autres pays,
Je sais ma Belle que tu vis aussi
Ailleurs enchâssée de souvenirs,
Je sais ainsi que tes mains alors
S’humectent d’étranges douceurs,
Puis j’entends cette autre mélodie,
Apportée comme fragile envie,
Me dire la volupté des corps émus
Quand en fil d’or vient le matin,
Bien sur on peux aussi rire
De l’envol des idées d’aurore,
Mais le coeur se tait, assoupi
En autres battements épars,
Alors je vois ces pétales jaunis
Comme d’autres feuilles en toi,
S’étonner de ne plus ressentir
Le soleil évaporé de ta pluie,
Et le matin me dit réveille- toi,
Et la pénombre se meurt enfin,
Quelque cauchemar frissonne
D’un combat en mer courtoise,
C’est ainsi que muet de tes doigts,
Je te murmure en mots évaporés
Que l’envie d’être ensemble
Est belle en ce matin frileux,
Car le lit est immense en horizon
Et l’arc en ciel boréal s’enfuit,
Me laissant à ces mots attendre
Ton retour au soir fraichissant.
29/09/13 Thierry Crépin-Leblond Tous droits réservés