une si longue route dans la nuit
La nuit longue diffuse une lune rougie
Quelques lampadaires et un banc noirci
Des talons au temps d’une longue soirée
Le labeur rampant sur son front grimaçant
D’espadrilles en guenilles trop usées
De peurs et de larmes au fil de sa joue
Ses cheveux embrumés d’un corps fatigué
Elle semble fantôme au temps malaimé
La belle est femme et son dos est colline
Sa flamme est vive et ses yeux étincelles
Et dans ce sombre de vie lourde du soir
Elle brille encore d’un rire apaisant
Et te voilà, endimanché d’un costume
Tu la reconnais cette voisine d’autrefois
Devenue par les guerres de son temps
Cette courbe frissonnant dans le soir gelé
Chante à cette femme les mots de ton cœur
Elle qui ne connaît que viles paroles
Elle qui si tendre et pétrie d’innocence
S’enfuit avant que la main ne frappe encore
Chante toi bel homme pour cette étoile filante
Toi tremblant qui aimerais un souffle lui offrir
Chante ainsi bel Homme par ton pas fusant
La vogue qui bercera longtemps encore son être