La chambre au bord de mer
Sur la plage feuilletée
Tu marches étourdie
Et tes mains se posent
Là juste sous l’horizon
La marée s’égare
L’écume bat le temps
Une vague s’enroule
Et la grève s’y transporte
Au matin des océans bleutés
La terre se retire de brise
Et si frêle et juste née
La campagne soupire alors
Le jour se confond de rose
Et timide tu t’en ravis
Le jour s’épouse de lumière
Et confuse tu t’y égares
Alors un fard qui s’épanche
Sur ta joue pommelée
Et une main tremblante
Qui tente de l’effacer
Tu me regardes impudique
Comme ces vagues noires
Et tes mains sont lascives
Et la plage encore feuilletée
Un silence sur tes lèvres
Un oubli dans un regard
Et le sourire d’un songe
Qui me parle de l’aurore
Et lent ce rire des hanches
Juste sous ta robe noire
Et femme océan du matin
Te voici vague qui roule
Puis murmurant un mot
Tes lèvres s’embrument
Et dans un souffle divin
Réchauffent l’aube glacée
C’est ainsi cette chambre
Au bord d’une autre mer
Celle-là chambre de ta vie
Au doux ressac de l’amour
C’est ainsi que je t’aimai
Un matin si doucement furtif
C’est ainsi que tu m’aimas
Dans la chambre au bord de mer