Souffle le vent
Souffle le vent qui roule des yeux
Ce vent qui siffle au jour de mon coeur
Souffle encore toutes ces poussières
Que les déserts et lunes renversent
Souffle tempête qui tonne au village
Onde magique sur la dune violacée
Et de brise me revient un autre songe
C’est la mer étouffant le sable du soir
Le retour d’un navire échoué jadis
Brin de bois marqué du sel marin
Et cornes de brume qui tonnent
Au ciel d’hiver dans le port dévasté
Je te sais matelot dormant au quart
Qui du vent se plie et craque si fort
Et tempête arrache et délie tes vers
Que jamais ta mie en terre ne lira
Grincement des mots qui volent
Etouffés dans cette lettre blanchie
Et souffle encore vent de printemps
Me dire l’amour fébrile de mon âtre
L’orage est claquement du temps
Et lourdes sont les larmes fuyantes
Me disant le vent qui brise les murs
Et gèle les jeux des corps de nuit
Puis en silence puis en confiance
Une lumière irise le lit de mon âme
Pour en fondre l’or et l’offrir à toi
Muse aimée qui chauffe la Vie