Champ d'hiver
elle est là cette belle image
et qui semblait m’attendre
surprise hier en mon grenier
d’une boite toute empoussiérée
cette saison labourée du temps
semble hagarde désemparée
me confier la caresse du ciel
en tous ces champs désertés
caressant l’herbe jaunie
la terre lourde s’affaisse
et le bleu du ciel s’ennuie
aux crues du temps d’hiver
jaillissant soudain du pré
l’arbre gronde effeuillé
et comme en ce silence
seul un écho te surprend
marcheur d’un dimanche
au fond d’un manteau pâli
et meurtries déjà d’engelures
tes mains s’enserrent de froid
peut être alors entendras tu
ce carillon des heures porté
au loin comme sentinelle
du temps tout encore chahuté
c’est là bas en ce couvent
le signe attendu des nones
pour lever l’oeil en prières
et le genoux poser en terre
et si la plaine se sait brunie
aussi fumante chaque matin
quand délicieuse toute brise
s’embrume d’un cheval égaré
alors l’ombre grise d’un nuage
se perd et s’enchausse en sillon
et le pré rapiécé pour l’hiver
frémit ensellé de mottes brunes
et cette image me plait encore
et refermant lentement la boite
j’abandonne cet instant d’hier
et repars en autres promenades
22/12/13 Thierry Crépin-Leblond Tous droits réservésTexte déposé